Select Page
Avoir son HomeLab avec un FAI au Québec

Avoir son HomeLab avec un FAI au Québec

Pierre-Luc Delisle, en collaboration avec Jean Labelle

Suite à notre article décrivant les dessous des fournisseurs d’accès à Internet au Québec, nous avons voulu pousser un peu plus loin notre revue des fournisseurs pour les utilisateurs plus demandant possédant un réseau entreprise à la maison.

HomeLab

Quelques-uns d’entre vous ont probablement des «homelabs», c’est-à-dire un réseau de type entreprise afin d’apprendre la gestion de réseaux, l’hébergements de services web ou encore simplement par passion de la gestion de réseaux et de la technologie. Généralement, ces installations comprennent de l’équipement réseau de grade entreprise. L’administrateur sera tenté de ségréguer son réseau en un ensemble de sous-réseaux virtuels (VLANs) afin d’augmenter le niveau de sécurité de son infrastructure. Il aura également un ou plusieurs serveurs exposés en parti à Internet afin d’offrir des services de vidéo en continue comme Plex ou un cloud personnel. Ces serveurs sont probablement virtualisés sur VMware ESXi ou Proxmox par exemple, ou encore bare metal avec un NAS Synology ou Q-Nap. On peut parfois même retrouver les systèmes d’exploitation de routeur basés sur UNIX et open source pfSense ou OpnSense virtualisés sur un serveur x86. Ces systèmes d’exploitation offrent une multitude de services réseaux comme un pare-feu, service DNS, DHCP, proxy et autre et permettent le routage entre les différents sous-réseaux virtuels. Bref, le niveau de complexité peut croitre de manière exponentiel selon les connaissances de l’administrateur.

Les personnes qui ont de telles installations à la maison aiment généralement tout contrôler sur leur réseaux : des machines présentes sur le réseau jusqu’à l’équipement présent sur l’infrastructure. Malheureusement, le maillons faible dans ce genre d’installation est pratiquement toujours le routeur fournit par le fournisseur d’accès Internet. Ce routeur ne gère pas les routes statiques internes, la séparation des sous-réseaux en VLANs, le WiFi est sous-performant et peu ou tout simplement pas paramétrable, et bien souvent le micrologiciel est parsemé de bugs. Le processeur embarqué sur ces routeurs est sous-performant et ne permet de gérer simultanément des dizaines ou centaines de connexions TCP. Il n’est donc pas rare qu’un sysadmin voulant correctement faire les choses élimine l’équipement fournit par l’opérateur de l’équation de son réseau. Malheureusement, il est rare qu’on puisse véritablement éliminer tout équipement du fournisseur. Ceux-ci fournissent la plupart du temps un 2-en-1 modem+routeur.

Connectivité par câble coaxial

À notre connaissance, seul EBOX permettait aux clients de fournir leur propre modem câble certifié DOCSIS 3.0 ou 3.1, encore fallait-il qu’il soit dans leur liste de modems supportés. Dans ce genre de situation, on privilégiera un appareil qui ne fait office que de modem : un appareil qui ne possède qu’un interface coaxial et un interface Ethernet tel que le modem CODA-46 de Hitron. Quant aux appareils 2-en-1, ils ont généralement un «bridge mode», un mode qui désactive la portion routeur du micrologiciel et ne conserve que la portion modem qui permet d’acquérir une adresse IP publique sur l’interface du câble coaxial avant de la retransmettre à l’interface Ethernet. C’est notamment possible avec le modem Hitron CODA-4680 chez Fizz. On peut ainsi brancher son propre routeur derrière qui obtiendra sur son interface WAN cette adresse IP publique. Oxio, quant à elle, offre une combinaison modem et routeur en deux appareils séparés. Le routeur fournit, le Eero6, est un excellent routeur pouvant également être étendu en ajoutant des modules satellite pour former un réseau maillé (mesh). On peut également l’utilisé seulement à titre de point d’accès sans-fil. Puisque l’Eero6 est branché derrière le modem fournit par Oxio, on peut ainsi le remplacer et brancher sans difficultés son propre routeur. Il en va de même pour généralement tous les fournisseurs tierces partis qui utilisent le réseau de Vidéotron puisqu’un petit nombre de modems sont compatibles avec l’infrastructure déjà en place. 

Puisque l’infrastructure n’utilise aucun protocole d’authentification sur le réseau, il n’y a aucune configuration particulière à faire à votre routeur personnel. Il suffit de brancher l’interface WAN de celui-ci au modem et de régler l’interface de son routeur sur le mode DHCP. Le routeur obtiendra une adresse IP publique du fournisseur et votre connectivité à Internet sera établie. 

Pour une plus grande stabilité, pensez à brancher votre ligne coaxiale dans un filtre capacitif passif, généralement disponible dans des barres de surtensions ou une batterie de secours du type UPS, avant que la ligne ne rejoigne le modem câble.

Topologie réseau standard avec modem câble.

Connectivité par fibre optique

Chez Bell et Virgin, c’est différent. Il n’existe actuellement que 2 appareils fournis de type 2-en-1 : les HomeHub 3000 et 4000 (Steve et Valerie chez Virgin). Chez Bell, toute nouvelle installation avec une vitesse supérieure à 150 mbps se voit automatiquement fournir un HomeHub 4000 alors que Virgin fournit seulement des HomeHub 3000 puisqu’ils sont moins dispendieux et plus que suffisant pour les forfaits proposés. Si vous êtes chanceux et que vous tombez sur un installateur chevronné et coopératif, vous pouvez demander d’être rétrogradé au HomeHub 3000. Pourquoi dit-on que vous seriez chanceux alors qu’il s’agit d’une rétrogradation? Car le HomeHub 3000 a un connecteur GPON SFP amovible. On peut donc le débrancher du HomeHub et le brancher dans son propre équipement. Chouette, vous direz! Or, tout n’est pas si facile. Le connecteur Nokia G-010S-A GPON SFP est configuré pour synchroniser avec l’équipement distant de Bell à 2.5 gbps. Ce n’est pas un hasard : la technologie GPON utilisé, comme mentionné dans la section ci-dessus, opère à 2.5/1.25 gbps. Cela permet à Bell d’offrir leur service Fibe 1.5 gbps. Or, bien peu d’équipement permettent une synchronisation à 2.5 gbps. Seul quelques cartes réseaux équipées de chipsets Broadcom tels que les BCM57810S ou BCM57711/2 avec un pilote modifié permettent une synchronisation à 2.5 Gbps. On peut alors bâtir un serveur x86 sur pfSense ou OpnSense avec une telle carte. Plusieurs discussions sur le sujet existent sur le populaire forum DSLReports décrivent l’opération. Du côté du matériel, seule les commutateurs US-16-XG et USW-Pro-Aggregation d’Ubiquiti permettent de synchroniser à 2.5 gbps sur un port SFP+. Ces commutateurs s’arrachent à des prix vertigineux auprès des enthousiastes en raison de leur rareté et de leur haute performance. Si vous avez un forfait Bell Fibe de plus de 1 gbps, ces commutateurs et cartes réseaux sont votre seule chance de profiter pleinement de votre débit tout en éliminant le routeur HomeHub 3000. Si vous disposez d’un forfait de 1 gbps et moins, un simple convertisseur fibre à cuivre tel que le TP-Link MC220Lfait l’affaire. Ce modèle de convertisseur est le plus utilisé auprès des enthousiastes disposant de Bell Fibe et fonctionnera très bien jusqu’à 1 gbps.

Si vous n’arrivez pas à négocier cet rétrogradation auprès de l’installateur, vous aurez le HomeHub 4000 en votre possession. Malheureusement pour vous, il est actuellement strictement impossible d’éliminer une installation avec HomeHub 4000 puisque le connecteur GPON SFP n’est pas amovible. Et comme l’adresse MAC est mise sur une liste blanche chez Bell, il est impossible de fournir votre propre connecteur GPON SFP ou XGS-PON SFP. Vous serez alors obligé de faire une configuration dite PPPoE Passthrough. Dans cette configuration, vous devrez enlever votre identifiant b1xxxxx et votre mot de passe Bell dans le micrologiciel du HomeHub pour les instaurer dans votre routeur personnel en prenant soin de configurer l’interface virtuel sur le VLAN 35 (pour les régions de Québec et Ontario, l’Ouest et l’Atlantique ont une configuration différente). Vous pourrez également manuellement fermer la diffusion du réseau WiFi. Toutefois, en raison d’un bogue du micrologiciel, il vous faudra répéter la désactivation de l’antenne WiFi à chaque redémarrage de l’appareil. Toutefois, le HomeHub 4000 est un appareil de loin meilleur au HomeHub 3000 sur le plan technique. Il ne sera donc pas un facteur limitant pour la performance de votre réseau, spécialement s’il ne joue le rôle que de convertisseur dans le cas d’une configuration PPPoE Passthrough. Avec ce type de configuration, vous aurez une adresse IP publique et votre routeur sera directement accessible depuis l’Internet, une chose qu’on tien mordicus lorsqu’on est un gestionnaire de réseaux.

En résumé, si vos besoins sont inférieurs à 1 gbps et que vous souhaitez avoir la fibre optique de Bell, un convertisseur fibre à cuivre fera amplement l’affaire. Vous pouvez également brancher directement le GPON SFP Nokia à votre routeur doté d’une connectivité SFP comme le Ubiquiti Unifi Dream Machine Pro ou votre carte réseau PCI-Express doté de ports SFP. La synchronisation du connecteur SFP sera alors à 1 gbps. Si vos besoins sont supérieurs à 1 gbps, vous n’aurez d’autre choix que d’utiliser le Home Hub 4000 de Bell. Vous ne pourrez probablement pas fournir votre propre connecteur XGS-PON avec une connexion de type résidentielle. L’adaptateur GPON SFP Nokia G-010S-A, même si vous arrivez à en trouver un et que vous réussissez à le faire ajouter à une liste blanche chez Bell, ne supporte pas les futurs forfaits encore plus rapides allant jusqu’à 10 gbps. Vous n’aurez d’autre choix que d’utiliser le HomeHub 4000 d’ici à ce que d’autres plus fortunés ou près des ingénieurs de Bell ne trouvent un moyen d’utiliser son propre équipement. 

Bell Ontario et Québec utilise le protocole PPPoE (Point-to-Point over Ethernet). Développé entre autre par Ericsson, le protocole permet l’authentification, le chiffrement et la compression des paquets sur le réseau du fournisseur d’accès à Internet avant que les paquets ne rejoignent l’Internet. Originaire de l’ère du DSL, le protocol survit toujours avec l’avènement de la fibre optique et du GPON. Cela requiert toutefois la création de VLANs. Chez Bell, le traffic est divisé principalement en 2 VLANs : 

VLAN IDUtilisation
35Internet + Téléphonie
36Télévision

Ainsi, il faudra configurer l’interface de votre routeur en mode PPPoE avec le VLAN ID 35. Bell et Virgin fournissent un nom d’utilisateur et un mot de passe pour la connexion PPPoE (lequel est réinitialisable sur le site de Bell alors qu’il vous faudra téléphoner au support technique dans le cas de Virgin). Lorsque les informations de connexion seront configurées, le routeur négociera le lien PPPoE puis obtiendra une adresse IP publique du serveur DHCP du fournisseur.

Topologie Bell avec convertisseur de fibre optique à RJ-45 pour routeur commun.
Topologie sans convertisseur remplaçant le HomeHub 3000.
Topologie pour forfait supérieur à 1 Gbps dans lequel on doit conserver le HomeHub 4000.

Il est également bon à savoir que puisque Telus utilise la même technologie que Bell, la configuration est très semblable. Toutefois, Telus utilise elle aussi un routeur dont le connecteur GPON de la fibre optique se connecte directement dans l’appareil (Telus WiFi Hub Arcayon PRV65B444A-S-TS). Ainsi, tout comme le HomeHub 4000, on ne peut se départir du routeur de Telus dans sa topologie réseau. Le routeur a toutefois un mode bridge afin de passer l’adresse IP publique à un port LAN auquel l’utilisateur peut brancher son propre routeur.

Forfaits avec télévision

Chez Bell, le meilleur moyen si vous désirez obtenir un forfait télévisuel tout en possédant votre HomeLab est de souscrire à Bell Fibe TV app.  Avec un routeur Ubiquiti, il est actuellement impossible de configurer une interface WAN avec 2 adresse IP sur 2 VLANs différents, Ubiquiti ne supportant par le protocole IGMP au sein de son microgiciel. Virgin offre également l’application télé. Toutefois, il en coute beaucoup moins cher de souscrire à cette application que de souscrire avec un combo Bell Fibe Internet + Bell Fibe TV. Vous pouvez généralement négocier le forfait télévisuel avec l’appli Bell Fibe TV app pour 20$ par mois incluant les chaînes de sports et d’informations en continue. Finalement, Telus offre aussi la même application sur Google ChromeCast avec système d’exploitation Google TV et Apple TV.

Certains tiers de Vidéotron, tel que Oxio, VMedia ou Bravo Telecom offrent également des forfaits télévisuels. Ils sont généralement exclusivement basés sur des Android box personnalisées au goût du fournisseur et l’application n’est pas disponible sur les magasins d’applis virtuels Apple App Store et Google Play Store. Si un forfait télévisuel vous intéresse et que vous êtes sur une connexion de type câble coaxial, magasinez attentivement les prix et les diverses options qui s’offrent à vous en choisissant votre fournisseur d’accès à Internet.

Conclusion

En conclusion, il est tout à fait possible d’avoir son HomeLab peu importe le fournisseur d’accès à Internet. Certes, il est généralement plus facile de le faire avec un fournisseur tierce partie sur le câble. Toutefois, cela vient avec le désagrément d’une vitesse en téléversement très limité (généralement sous les 50 mbps). La fibre optique permet une connexion dite symétrique, avec autant de vitesse en téléchargement qu’en téléversement. Toutefois, la topologie est plus complexe et l’élimination de l’équipement du FAI est de moins en moins possible depuis l’avènement du HomeHub 4000 chez Bell et du WiFi Hub chez Telus. Si vous le pouvez, demandez le HomeHub 3000 et restez avec le plan Fibe Gigabit ou un forfait moindre chez Bell. Dans le cas de Telus, demandez à vous faire installer un bon vieux ONT (convertisseur fibre GPON à cuivre RJ-45) qui fonctionnera jusqu’à une vitesse de 1 gbps. Au delà de ces vitesses, vous devrez utiliser l’équipement fournit puisque pour l’instant, aucune autre alternative abordable n’existe.  

Bonne configuration !

Les dessous des fournisseurs d’accès Internet au Québec

Les dessous des fournisseurs d’accès Internet au Québec

Pierre-Luc Delisle, en collaboration avec Jean Labelle

Avez-vous l’impression de payer trop cher vos services de télécommunications? Si c’est le cas, cet article est pour vous ! Nous vous invitons à découvrir les dessous des fournisseurs Internet au Québec, un aperçu de leur infrastructure et comment négocier votre forfait en fonction de vos besoins réels en vitesse Internet.

Estimer ses besoins

Dans l’énorme majorité des cas auxquels nous sommes confrontés, les gens ont la fâcheuse tendance à surestimer leurs besoins en vitesse Internet. Il n’est pas rare de voir des petites familles ou des gens seuls avoir des forfaits Internet d’une vitesse faramineuse. Des forfaits de 400, 500, 1000 voire 1500 Mb/s leur sont offerts «car c’est la promotion du moment». Ne vous faites pas avoir : le fournisseur veut inévitablement que vous vous habituiez à cette vitesse et veut créer un besoin pendant la période de la promotion. Ne vous inquiétez surtout pas; le FAI vous attend de pied ferme au renouvellement de votre entente avec fort probablement une hausse du prix pour votre forfait puisque vous n’êtes plus nouveau client. Or, vous vous serez habitué à cette vitesse et ce sera probablement son principal argument de vente lors du renouvellement de votre entente. Il essayera de vous convaincre que vous méritez une telle vitesse, que le nombre d’appareils présents sur votre réseau requiert une telle vitesse et que votre usage n’a probablement cessé de croître dans le courant de votre dernière entente, surtout avec le nouveau mode de vie en télétravail qu’a amené la pandémie. Une bonne partie de ces arguments ne sont que des techniques plus ou moins maladroites de vente des agents. De plus, les FAI publicisent énormément les hautes vitesses, car la marge de profit est largement plus intéressante sur les gros forfaits. Il est en effet bien plus avantageux pour les compagnies de télécommunications de proposer des forfaits onéreux qui rentabilisent beaucoup plus rapidement les dépenses faramineuses en infrastructure et à l’entretien de celle-ci au détriment de l’évaluation des besoins du client.

Le téléchargement

Évidemment, un couple ou une famille n’ont guère besoin de tant de vitesse pour se connecter à Internet.
Il est connu dans le monde des télécommunications que la vidéo est le média le plus lourd à supporter sur une connexion Internet. La vidéo, au contraire des données, ne peut pas attendre dans une file et être mise en priorité plus basse : elle doit être synchronisée avec le flux audio qu’on écoute et mise en tampon pour une période suffisamment longue afin de pallier aux phénomènes de gigue, de latence et de paquets perdus. L’audio qui accompagne la vidéo est également de plus en plus lourd, avec les normes Dolby supportant toujours plus de canaux et d’effets spéciaux. Selon Netflix, un flux 1080p requiert une connexion de 5 Mb/s alors qu’un flux 4K requiert 15 Mb/s au minimum, ce qui constitue toutes deux les limites inférieures nécessaires afin de profiter des services respectifs. Puisqu’il n’est pas rare qu’on surfe en même temps que d’écouter la télé, il faut compter un 10 Mb/s supplémentaire question d’être à l’aise.

L’audio, quant à lui, demande dans la plupart des cas peu de bande passante. La majorité des services d’écoute en continu (audio streaming) envoie les fichiers encodés avec un codec dit avec perte (lossy). Par exemple, en date de l’écriture de cet article, Spotify utilise le codec MP3 Ogg Vorbis 320 kb/s, ce qui constitue la meilleure qualité offerte par le service. Amazon Music utilise quant à lui le format FLAC (Free Lossless Audio Codec) qui utilise habituellement un débit binaire de 1411 kb/s pour un flux stéréo de qualité CD. Là où les chiffres se corsent est dans des services tels que Qobuz, Tidal ou Apple Music. Ces trois services supportent non seulement l’audio sans perte au format FLAC 16 bit / 44,1 kHz qui offre une qualité CD, mais offre également une qualité sonore dite Hi-Res ou haute résolution. Lorsque disponible, un morceau de 4 minutes encodé à l’aide du format ALAC (Apple Lossless Audio Codec) utilisant un taux d’échantillonnage de 24-bit et une fréquence d’échantillonnage de 192 kHz du service Apple Music pèse pas moins de 300 méga-octets, ce qui est considérable pour un fichier audio. Une connexion Internet suffisamment rapide de l’ordre de 25 Mb/s est nécessaire afin d’avoir une bonne expérience. Hormis ce cas particulier dans les tiers haut de gamme des applications d’écoute en continu, n’importe quelle connexion Internet de 10 Mb/s ou plus est largement suffisante, et ce même pour une utilisation en simultanée par quelques utilisateurs.

Finalement, l’usage qui requiert le moins de vitesse et qui est pourtant le plus commun est la navigation sur le web. Encore ici, une connexion de 10 Mb/s par utilisateur est généralement suffisante, et ce même si les sites web ont de plus en plus de contenu multimédia. La raison est simple : le site paie généralement pour la bande passante qu’il utilise. Il a donc tout à son avantage de compresser au maximum le contenu multimédia, ce qui réduira inévitablement ses dépenses. Les données sont compressées avant d’être envoyées sur le lien, puis décompressées par le navigateur de l’utilisateur. Cela réduit ainsi la quantité de données transférées mais également les besoins en vitesse de l’utilisateur.

Afin de déterminer le besoin réel en vitesse de connexion, une règle du pouce est de compter le nombre de télévisions que vous avez dans votre domicile et de multiplier ce nombre par 25 Mb/s.. À titre d’exemple, si l’on a qu’un seul téléviseur 4K et qu’on est qu’un couple de 2 adultes, il y a fort à parier qu’un simple forfait de 25-30 Mb/s soit largement nécessaires pour nos besoins de base.
.
Les mégabits de plus du forfait que vous décidez de souscrire, c’est du surplus pour les téléchargements de fichiers. Si vous êtes un joueur, vous savez probablement que les mises à jour peuvent être très volumineuses. Un forfait Internet avec une vitesse plus grande diminuera le temps de téléchargement de ces mises à jour. À ce moment-là, il s’agit de votre tolérance vis-à-vis l’attente de la mise à jour. Bien souvent des forfaits de plusieurs centaines de mégabits par secondes sont inutiles puisqu’on utilise, l’énorme majorité du temps, qu’une fraction de ce débit total.

Finalement, un autre facteur important d’une connexion Internet est la latence de celle-ci. La latence est, par définition, le délai que prend une donnée pour être transférée d’un réseau à un autre. C’est une donnée qui s’exprime généralement en millièmes de secondes. Pour une connexion Internet, c’est un facteur qui, en dehors du cadre d’un jeu vidéo, a très peu d’importance et sera invisible à l’oeil nu dans un cadre de fonctionnement normal.

Le téléversement

Le téléversement est la portion souvent négligée des forfaits Internet. Toutefois, depuis l’avènement de la pandémie, c’est un facteur qui ne devrait pas l’être.
Encore ici, le barème se base sur la vidéo, mais cette fois-ci sur l’utilisation de ce média par les applications de vidéoconférence. Selon la populaire application Zoom, un flux 720p demande 2.6 Mb/s de vitesse de téléversement, alors qu’un flux HD 1080p requiert 3.8 Mb/s.
Si vous n’avez une famille avec des jeunes faisant l’école à la maison et que les parents sont eux aussi bien souvent en vidéoconférence, nul besoin de dire qu’un forfait Internet comprenant qu’un maigre 10 Mb/s de vitesse de téléversement peut rapidement être insuffisant. Ainsi, il faudra investir un montant supérieur afin de souscrire à un forfait comportant plus de vitesse de téléversement afin d’avoir une meilleure expérience lors des rencontres en vidéoconférences. Si vous êtes un joueur qui aimez également diffuser en continuent vos parties en 4K, il vous faudra également opter pour un meilleur forfait ayant au moins 20 à 30 Mb/s en téléversement.

Détails techniques

Le type de connexion

Au Québec, il existe principalement 3 médiums afin de se connecter à Internet :

  • Satellite
  • Câble coaxial
  • Fibre optique

Satellite

Source : space.com

Depuis peu, Starlink offre son service pour les latitudes couvrant le Québec. Ce médium est à privilégier seulement si ni le câble ni la fibre optique ne se rend à votre domicile et que la réception cellulaire est peu convaincante ou inexistante. Si toutes ces conditions sont respectées, un service Internet par satellite comme Starlink ou Xplornet est probablement pour vous. Les prix sont compétitifs et la technologie Starlink est la meilleure en opération à ce jour. La principale raison de ce favoritisme de Starlink réside en sa plus faible latence vu son déploiement en orbite basse. En effet, la constellation de satellites Starlink est déployée sur une orbite d’environ 550 kilomètres d’altitude alors que Xplornet utilise un satellite en orbite géostationnaire situé à 35 888 kilomètres d’altitude. Bien que le signal voyage à la vitesse de la lumière, inutile de dire que la latence sera supérieure dans le cas de Xplornet. La constellation de satellites Starlink est toujours en phase active de déploiement, avec plusieurs dizaines de satellites à chaque lancement à bord de la fusée SpaceX Falcon 9. Puisqu’il s’agit de satellites, la fiabilité et la performance de la connexion dépendent beaucoup des conditions atmosphériques locales où l’antenne Starlink est déployée. Elle est également dépendante des humeurs du Soleil, celui-ci pouvant affecter les satellites avec des éruptions solaires et ainsi causer la perte de satellites ou du moins l’interruption de la connectivité.

Paires torsadées (cuivre)

Câble de téléphone classique avec connecteur RJ-11

Les paires torsadées de cuivres sont synonymes des bons vieux fils de téléphones. On retrouve ces types de câbles pratiquement partout en Amérique du Nord à l’exception des nouveaux quartiers où la fibre optique et le câble coaxial y sont installés d’office. Non blindés, ils n’ont que le principe physique de torsades afin d’être résilients aux interférences électromagnétiques. Au Québec, Bell l’utilise encore dans certains vieux quartiers et sur l’île de Montréal afin d’offrir son service «Fibe FTTN» ou Fiber to the neighborhood. Il s’agit d’un type de déploiement où une fibre optique est installée jusqu’à une petite centrale de quartier, puis d’où des fils de cuivres repartent vers les domiciles. Ce type de connectivité est pratiquement désuète de nos jours et ne permet pas d’atteindre de très hautes vitesses. Il s’agit dans la plupart des cas pour Bell un moyen d’offrir son service en attendant le déploiement FTTH (Fiber to the home) dans le quartier résidentiel ou lorsque le déploiement FTTH ne s’avère pas ou très peu rentable.

Câble coaxial

Câble coaxial

Le câble coaxial en cuivre a été principalement implanté au Québec par Vidéotron à la fin des années 1990 et début des années 2000. Le câble coaxial est un fil robuste qui est composé d’un coeur en cuivre et isolé par une mince feuille de métal afin de prévenir les interférences dans le câble. Vidéotron utilise un réseau hybride où une fibre optique est acheminée au quartier et qui est ensuite multiplexé et converti en câble coaxial pour se rendre jusqu’au domicile. Ce type de réseau de distribution a l’avantage d’être moins dispendieux à déployer et permet de réutiliser les déploiements de câbles effectués dans les dernières décennies.
Malheureusement, bien qu’il soit blindé contre les interférences électromagnétiques, le câble coaxial est bien loin d’être immunisé contre ce type d’interférence. Il a tendance à capter le bruit électromagnétique ambiant, le rendant moins fiable que la fibre optique. Le câble utilise principalement le protocole Data Over Cable Service Interface Specification ou plus communément appelé DOCSIS dans les versions 3.0/3.1. Un modem câble certifié DOCSIS3.0 peut supporter théoriquement une vitesse de téléchargement de 1 Gb/s, alors qu’avec la version 3.1, cette vitesse théorique monte à 10 Gb/s. Toutefois, il ne va pas de même pour la vitesse de téléversement qui est moindre dans les deux cas, soit 200 Mb/s pour la version 3.0 et 1 à 2 Gb/s pour la version 3.1 du protocole. On dit donc que les connexions Internet utilisant le câble coaxial sont asymétriques.
Puisque le câble coaxial est sensible aux interférences, on privilégiera l’installation d’un petit filtre capacitif entre l’entrée coaxiale du réseau de distribution (last-mile) et le modem câble, ces derniers étant encore plus sensibles au bruit. Un parasurtenseur ou une batterie de secours (UPS) sont généralement équipés d’une entrée et sortie coaxiale afin de filtrer la connexion et assurent ainsi une meilleure fiabilité et une protection du modem. Finalement, le réseau de câble coaxial est généralement dit «hybride», c’est-à-dire qu’une fibre optique se rend d’une centrale de télécommunications vers un terminal de quartier, duquel partent ensuite des fils de cuivres. Cette infrastructure est généralement partagée entre plusieurs fournisseurs seconds et tiers, permettant une compétition plus féroce.

Fibre optique

Fibre optique

La fibre optique est relativement nouvelle au Québec. La technologie a officiellement été mise en service en 2010. Elle est le résultat de l’investissement de plusieurs milliards de dollars de la part de Bell afin de déployer la technologie à la grandeur de la province de Québec et de l’Ontario. Encore aujourd’hui, après plus de 10 ans, plusieurs municipalités n’ont toujours pas reçu la visite de Bell afin d’installer la fibre optique dans leur quartier, et ce malgré les généreuses subventions gouvernementales dont Bell a bénéficié au fil des dernières années et dont elle bénéficie toujours. Cogeco et Telus sont également deux autres entreprises qui déploient activement la fibre optique, généralement dans les secteurs ruraux.

Il faut savoir que la fibre optique est un câble dont le coeur est une très mince et fragile fibre de verre. Son installation requiert une certaine expertise supérieure à une installation en cuivre et requiert, entre autres, des connaissances afin de performer des soudures de cette fibre de verre afin d’y relier les connecteurs nécessaires aux équipements. Le câble lui-même est plus coûteux à produire, rendant son déploiement plus long et plus coûteux.
Toutefois, la fibre optique est le médium de transmission par excellence à ce jour. Puisqu’il s’agit d’une technologie laser, il n’y a aucune interférence possible avec le bruit ambiant. Elle est également peu sensible à la distance parcourue entre l’utilisateur final et le terminal en raison qu’elle est insensible aux bruits et interférences électromagnétiques. La fibre optique est également sécuritaire puisqu’aucun équipement ne peut se connecter sur la fibre et «l’écouter» contrairement à un câble coaxial qui utilise un signal électrique. Puisque l’infrastructure est très récente, la fibre optique est généralement beaucoup moins propice aux fluctuations et à l’utilisation du réseau par d’autres utilisateurs. Finalement, la fibre optique est dite symétrique puisque les fournisseurs offrent la même vitesse en téléchargement qu’en téléversement. Ce n’est toutefois qu’une limite virtuelle. En date Q2 2022, les fournisseurs Internet québécois utilisant la fibre utilisent la technologie GPON qui permet 2.5 Gb/s en téléchargement et 1.25 Gb/s en téléversement. Bell est toutefois en train de moderniser ses équipements et déploie désormais le XGS-PON :

LettreDescription
X10
GGigabit
SSymetrical
PPassive
OOptical
NNetwork

Cela veut ainsi dire que, du moins pour Bell et Telus, le 10 Gb/s est à nos portes.

Comparaison

FacteurSatellitePaires torsadéesCâble coaxialFibre optique (FTTH)
GéographieRural, où ni le câble, ni la fibre optique ne s’y rend.Régions éloignées où FTTH n’est pas encore déployé ou peu rentables à déployer.Très répandu au Québec. Déployé pratiquement partout.Offre limitée. Toujours en déploiement en fonction des analyses de rentabilité de Bell.
Vitesse téléchargementDépends des conditions atmosphériques. Généralement entre 100 et 200 Mb/s.~15 à 100 Mb/s1 Gb/s DOCSIS 3.0 10 Gb/s DOCSIS 3.1La limite est fixée par la technologie de l’opérateur. Elle peut aller de 10 Gb/s à 40 Gb/s.
Vitesse téléversementDépends des conditions atmosphériques. Généralement entre 10 et 100 Mb/s.~10 mbps200 Mb/s DOCSIS 3.0 1-2 Gb/s DOCSIS 3.1Identique à la vitesse de téléchargement.
Latence (ping)🔴🟠🟡🟢
FiabilitéDépends des conditions atmosphériques et éruptions solaires. Généralement bonne.Infrastructure vieillissante de moins en moins fiable.Bonne.Meilleure.
Opérateurs (Fournisseurs) au QuébecSpace X (Starlink)Bell (Virgin)Vidéotron, Cogeco (et une multitude de tiers)Bell, Telus, Cogeco

Bien choisir son fournisseur d’accès

Malheureusement pour le consommateur québécois, il n’y a pas beaucoup de fournisseurs de service Internet se faisant une véritable libre compétition. Voici les principaux:

  • Bell
  • Vidéotron
  • Telus
  • Cogeco

Les autres fournisseurs sont des tiers utilisant les technologies de ces 4 principaux fournisseurs d’accès Internet. Parmi ceux-ci, il y a principalement deux catégories; les second-party et les third-party. Les second-party sont des filiales directes des fournisseurs principaux. Notons par exemple:

OpérateurFiliale
VidéotronFizz
BellVirgin

Ces fournisseurs utilisent directement l’infrastructure de leur compagnie mère respective.

Finalement, il y a les fournisseurs dits third -party. Ces fournisseurs comme Oxio, Bravo Telecom, VMedia, B2B2C, IVC Telecom utilisent principalement le réseau de câbles de Vidéotron afin d’offrir leurs services. Ces petits fournisseurs tiers louent généralement de la bande passante à Vidéotron qui, à son tour, leur permet d’utiliser son infrastructure. Le service après-vente et technique (y compris l’installation) ainsi que la facturation sont assurés par ces petits fournisseurs tiers. Attention toutefois : le trafic est parfois soumis à une politique de gestion du trafic (thottling) et la vitesse peut être abaissée pour certain type de trafic comme les partages de fichiers peer-to-peer. Les prix de ces fournisseurs s’équivalent très souvent à quelques dollars près puisqu’ils ne peuvent aller sous un certain seuil de rentabilité afin de repayer à l’opérateur leurs droits d’accès et la bande passante qu’ils consomment. Toutefois, Oxio se démarque particulièrement en fournissant de base un routeur Eero 6, un excellent appareil, contrairement aux autres où, la grande majorité du temps, le modem et routeur fourni sont de piètre qualité. Oxio se démarque également par sa grande transparence sur son prix ainsi que la possibilité de souscrire, à raison de 8 $ par mois, au gestionnaire de mots de passe 1Password, un service de VPN, un service de DDNS permettant de vous connecter à votre VPN et l’excellent antivirus Malwarebytes. Il s’agit de 4 excellents ajouts en termes de sécurité Internet qui peuvent satisfaire autant les néophytes en la matière que les utilisateurs plus sérieux.

Du côté de Bell, la compagnie mère et sa filiale Virgin ont l’exclusivité sur la fibre optique déployée au courant de la dernière décennie. Virgin offre une vitesse de 15, 25, 50 ou 100 Mb/s alors que Bell offre les vitesses 150, 300, 500, 1000, 1500 et bientôt 3000 Mb/s. Les deux utilisent exactement le même équipement, à savoir les Home Hub 3000 ou 4000. À notez que si la technologie Fiber-to-the Home (FTTH) n’est pas disponible, le service sera alors assuré par la très vieillissante technologie DSL qui utilise la paire de fils de cuivre torsadée, une technologie à proscrire aujourd’hui.

Telus et Cogeco se partagent quant à elles les campagnes et les villages ruraux. Pensons notamment à la présence de Telus dans les comtés de Portneuf ou de Sainte-Croix et Lotbinière. Telus utilise la même technologie de fibre optique FTTH que Bell.

Finalement, certains fournisseurs comme Virgin et Oxio proposent également une solution télévisuelle en flux continu (IPTV) si vous vous abonnez à leur forfait Internet. Il s’agit alors d’un point important lors du choix de votre fournisseur d’accès à Internet si une telle offre télévisuelle, généralement offerte à un prix largement inférieur aux forfaits télé Bell Fibe ou Vidéotron Hélix, vous intéresse.

Le choix de la connectivité

Parfois, certains foyers ont la possibilité d’avoir les 4 types de connectivités discutés précédemment : satellite, paire torsadée, câble coaxial et fibre optique. Dans quel ordre doit-on privilégier ces connectivités ?

Dans le cas de satellite, il est clair que c’est le choix de dernier recours. On devrait privilégier une connexion satellite seulement dans les endroits isolés en raison de son coût plus élevé et de sa latence moyenne également plus élevée.

Dans le cas de la paire torsadée, il s’agit d’une technologie en voie de disparition. En Europe, certains fournisseurs procèdent littéralement à la désinstallation pure et simple de l’équipement supportant ce type de médium, l’entretien et les coûts d’exploitation étant faramineux. Ce n’est donc qu’une question de temps avant de voir cette technologie disparaître à son tour en Amérique du Nord. Elle ne devrait être utilisée que pour des besoins de base de connectivité Internet haute vitesse.

Le câble et la fibre optique sont les deux médiums les plus férocement en compétition au Québec. La fibre optique devrait être privilégiée vu son infrastructure moderne, sa très faible latence et sa possibilité d’avoir un débit symétrique. Elle a également tendance à être plus stable dans les heures de pointe vu l’infrastructure plus récente. Au niveau de la fiabilité, les deux technologies se valent.

En résumé, si vous voulez une connexion d’une qualité supérieure, plus stable, à faible latence et généralement symétrique, c’est vers la fibre optique qu’il faut vous tourner lorsque la technologie FTTH est disponible à votre domicile. Pensez à Virgin qui offre des prix très compétitifs pour des vitesses de 100 Mb/s et moins. Si le FTTH n’est pas disponible, il faut privilégier une connexion Internet par câble. Pensez à Fizz qui offre d’excellents prix, ou Oxio si vous désirez payer un peu plus cher tout en bénéficiant d’un meilleur routeur..

Quelques bonnes affaires

25-30 mbps

FournisseurOpérateurType de connexionVitessePrixNotes
Virgin PlusBellFibre optique FTTN ou FTTH25 mbps45$/moisFTTH lorsque disponible
OricomVidéotronCâble coaxial30 mbps45$/mois
FizzVidéotronCâble coaxial30 mbps48$/mois
OxioVidéotronCâble coaxial30 mbps50$/moisRouteur Eero 6
VidéotronVidéotronCâble coaxial30 mbps50$/mois

50-60 mbps

FournisseurOpérateurType de connexionVitessePrixNotes
Virgin PlusBellFibre optique FTTN ou FTTH50 mbps50$/moisFTTH lorsque disponible
OricomVidéotronCâble coaxial60 mbps50$/mois
Bravo TelecomVidéotronCâble coaxial60 mbps50$/mois
FizzVidéotronCâble coaxial60 mbps53$/mois
OxioVidéotronCâble coaxial60 mbps53$/moisRouteur Eero 6

100-120 mbps

FournisseurOpérateurType de connexionVitessePrixNotes
Virgin PlusBellFibre optique FTTN ou FTTH100 mbps55$/moisFTTH lorsque disponible
Bravo TelecomVidéotronCâble coaxial120 mbps60$/mois
FizzVidéotronCâble coaxial120 mbps60$/mois
OxioVidéotronCâble coaxial120 mbps63$/moisRouteur Eero 6
OricomVidéotronCâble coaxial100 mbps65$/mois

Conclusion

Nous avons vu dans cet article les dessous des fournisseurs d’accès Internet. Si vous décidez d’aller avec les grands fournisseurs, à savoir Bell, Vidéotron, Telus ou Cogeco, rappelez-vous de bien négocier votre forfait périodiquement, chaque année. Si vous souhaitez économiser, Fizz, Oxio et Virgin, pour ne nommer qu’eux, sont d’excellents fournisseurs second et tiers. Si vous optez pour une connexion Internet sur le câble coaxial, magasinez votre fournisseur; tous ne sont pas égaux en termes de fiabilité, stabilité de la connexion et le service après-vente. Si vous le pouvez, investissez dans un bon équipement réseau. Un bon routeur muni d’un bon point d’accès sans fil, par exemple le Ubiquiti Unifi Dream Machine, améliorera d’une manière sans précédente les performances et la stabilité de votre réseau câblé et WiFi. Cet appareil permet également d’augmentant le niveau de sécurité de votre réseau avec un système de prévention des intrusions et des logiciels malveillants et permet également d’être étendu avec différents points d’accès sans-fil de la marque. Ce routeur permet également de surveiller les interférences captées par les points d’accès sans-fil du déploiement auquel il est relié ce qui lui permet de changer automatiquement de canal si celui-ci souffre d’interférence ou est surchargé en trafic. Cette caractéristique permet d’optimiser automatiquement les performances et la fiabilité du réseau sans-fil et la cohabitation sans soucis de plusieurs points d’accès dans une maison pour une meilleure couverture. Un tel routeur haut de gamme prosumer sera supporté pendant de nombreuses années et restera fiable tout au long de la durée de son déploiement. Les routeurs Eero sont également d’excellents produits pouvant être étendus avec plus de points d’accès dits «satellites» afin d’offrir une meilleure couverture. Finalement, les routeurs Asus et TP-Link, bien que cette dernière soit une compagnie chinoise, sont généralement de bons appareils autonomes ou maillés qui peuvent satisfaire la majorité des utilisateurs. Finalement, n’oubliez pas de bien évaluer vos besoins et ne vous faites pas avoir avec la vente incitative des fournisseurs. Restez camper sur votre position et vos besoins en vitesse. Vous économiserez beaucoup.

En terminant PlanHub est un outil très intéressant permettant de comparer les prix de plusieurs fournisseurs d’accès à Internet pour votre région. N’hésitez pas à l’utiliser afin de comparer les prix et de vous aider lors de votre processus de négociation avec votre fournisseur de télécommunications.

My iPad Pro 12.9 2018 Experience as a Software Developer

My iPad Pro 12.9 2018 Experience as a Software Developer

I recently succumbed to the temptation. I bought a brand new iPad Pro 12.9 2018. As a software engineer and graduating M.A.Sc student, I hesitated a lot before purchasing this new Apple gadget. I was feeling doubtful regarding the usability of the iPad for my daily usage. Regrettably, these fears turned out to be partially true…

What I do everyday

I am a machine learning engineer. I’m currently finishing my M. A. Sc in machine learning applied to medical imaging. I work on adversarial normalization for image segmentation acquired from multiple sites. Basically, I write machine learning algorithms. I am also an active software developer on GitHub with two open source libraries under heavy development. I code, implement features, write tests, and especially debug. My everyday tools for doing my work are Git (Atlassian SourceTree), instant messaging (Slack) for collaboration with other members of the lab I’m in, a LaTeX writing application (Overleaf) and a powerful IDE (Jetbrains PyCharm). All these tools are available on macOS mainly since their inception.

Why chose the iPad Pro

I am a Mac guy. I made the jump from Microsoft Windows in 2012 and I have always worked on Mac and UNIX-Like operating systems since then. Over the years, I adopted a lot of products coming from Apple; the iPhone, the Apple Watch, the Apple TV, and the Mac. I also had the first generation iPad Air when it released in 2013. I loved this iPad, but unfortunately, the battery has worn out and it now needs to be plugged at all time, impacting severely the usability of it. I love the Apple ecosystem and the “it just works”. For a professional, this aspect is crucial since it can improve productivity a lot. For me, problems in the Apple ecosystem are very, very rare. Everything works flawlessly. Going with the iPad Pro more than any other tablet on the market was natural.

But why not stay with the Mac? My actual MacBook Pro is the high-end 15 inches late-2013 model. While there is still hardware and software support for it, the battery is aging, lasting no more than an hour. One must know that heading to work takes me an hour and a half and take the same amount of time for returning home, so the Mac just can’t hold it anymore. Plus, it’s been almost 7 years I carry this laptop every day from home to college and university. I had enough. I wanted something lightweight, reliable, fast, that just work, and with which I could leave the Mac at my office and work on the go and at home.

I tried both iPad Pro sizes. I had both 11-inch and 12.9-inch side-by-side for more than two hours. The thing that tipped the balance in favour of the 12.9-inch is when I read a scientific paper on it. Reading papers and journal articles is currently, as a master student, a large proportion of my time at work, and will also be at my future job as a research engineer. Reading double-column papers on this iPad is absolutely a charm. The Apple Pencil makes annotations a breeze, writing notes and summary of articles very quickly. The other thing is for remote desktop. I wanted to be able to remotely connect to my Mac if I needed to, and the bigger screen makes it a bit easier. The increased size of the display is also easier for viewing and writing code while not making the iPad bulky as a laptop. The Apple Smart Keyboard Folio was also more comfortable for this usage in its 12.9-inch format.

Where things get complicated

The 12.9-inch iPad Pro is, without any doubt, an incredibly powerful tablet. To date, I have not seen any slowdown. It follows me as fast as my Mac does. Even if it is almost 7 years old, my Mac it’s still plenty fast enough for my daily use. iPadOS is definitely better than any iOS previously released for the iPad. Without doubt, it unleashes the power of the iPad with improved multitasking, the possibility to use external drive, spaces, powerful gestures, without forgetting the increasingly more versatile Files app. iCloud integration is at its apogee, saving storage space on the iPad and seamlessly integrate with many apps. Dark mode is being integrated into many apps too, which gives stunning visual effects.

It does pretty much everything my MacBook Pro does without sacrificing efficiency and productivity. Except one thing.

Coding.

As a software developer, I can attest that the iPad Pro misses an integrated development environment.

I useTextastic app. While being able to directly use repository from Working Copy which is a powerful and beautiful implementation app for Git workflows, it doesn’t have code completion for Python, currently one of the most used languages. I could have used Pythonista, but the app hasn’t been updated in two years and actually /running/ Python scripts on the iPad is not one of my priorities. I have dedicated Linux servers with powerful NVIDIA GPUs in them for this. I don’t even run Python code on my Mac, my algorithms requiring far too much power than any Mac computer could deliver (except the Mac Pro). There’s Code Editor by Panic (formerly Coda) which seems higher quality, but seems to lack a few features from Textastic while offering others which are less useful. For terminal emulation, the Termius app, in its free tier, offers pretty much everything one needs. Blink Shell is also a very nice app for terminal emulation.

It seems like we cannot get the best of all into one app.

What we need

What we need on the iPad is a complete IDE with the possibility to have a remote execution / interpreter / deployment configuration, just like we have in any JetBrains IDE. I personally develop on my Mac, but I have run configurations that execute my code on remote servers with automatic uploading and synchronization.

Why couldn’t we get this for the iPad? A serious IDE app, in which you can edit your code, have a console at the bottom, navigate your project on the left, and a /Play/ button at the top right corner to run your code on the server you want, whether it’s on the cloud or your own at your office or at home. And most importantly, having a complete, full-featured debugger, just like the one in any JetBrains IDE. Having such a debugger for remote execution could be a life changer for any software developer who has to debug something on the go.

A typical debugging session in JetBrains PyCharm.

Why not build and run on the iPad?

The compute capabilities of the iPad Pro are no longer to be demonstrated. We all know the iPad Pro, compute-wise, is a beast, surpassing in some use case fully powered Intel mobile CPUs. Why not unleash this to the developers? I can perfectly imagine an iPadOS app developer code, build, and test its application directly on the target device. It would assuredly greatly improve efficiency and productivity of this developer. So why Apple is still reluctant about it, the same company which claims at every WWDC their OS improve productivity for all kinds of people, but forgetting the very ones in front of the stage during this event?

The solution might be in containers technologies.

We saw during last decade the lightning rise of containers technologies such as Docker. For the latter, it first began on Linux, but the native implementation on macOS didn’t take long before being released. Using the native /Hypervisor/ framework, it’s one of the best things that could happen to software developers on the Mac. It’s efficient, stable, and user-friendly.

Why not port this to iPadOS?

Okay, you might think this guy is crazy, but this could unlock the possibility to build and run code on the iPad the most secure way possible.

One of the main things why Apple is reluctant to let developers actually build and run code on the iPad is security. The malicious code could potentially affect other apps and compromise security of the device, which is for Apple the biggest possible no-go.

But if we port a container technology to the iPad, one could seamlessly code, build and run its code within a secure container, without actually knowing it’s a container underneath. Inputs could be bridged to the container if the application requires interaction from I/O such as touch screen or Apple Pencil. The powerful A12X processor coupled with the fast storage of the iPad could definitely be able to instantiate a container on demand effortlessly. IDE’s developers would be proposed to use a simple framework just like any other iPadOS framework in which the app create or use a container for executing code. The user could choose which container to use from a platform such as DockerHub. Since most of the images are quite small in disk usage, storing them locally on the iPad, which has multiple storage options, would not be a problem. Installing any libraries would not be limitation anymore like in the actual Pythonista app.

Conclusion

I presented here my personal opinion about a product I love from Apple. The iPad has its place, but the OS still severely limits the capability of this great device. It’s certainly the greatest tool for artists, students, and any people who want an easy to use, portable and lightweight device. For some people, the iPad can totally replace the Mac or PC, but I find software developers are left behind on this great device. Hopefully the app will get more and more sophisticated over time. I saw that Panic Inc. has some plans to port Nova, a completely redesigned code editor to the iPad, meaning there might be hope in seeing a real IDE on the iPad in the coming year. Many people hoped Xcode would appear at WWDC 2020 in iPadOS 14, which could have been a big step forward for software developers wanting to do more out of their iPad, but unfortunately, Apple chose not to include the app.

Thanks for reading!