Pierre-Luc Delisle, en collaboration avec Jean Labelle
Avez-vous l’impression de payer trop cher vos services de télécommunications? Si c’est le cas, cet article est pour vous ! Nous vous invitons à découvrir les dessous des fournisseurs Internet au Québec, un aperçu de leur infrastructure et comment négocier votre forfait en fonction de vos besoins réels en vitesse Internet.
Table des matières
Estimer ses besoins
Dans l’énorme majorité des cas auxquels nous sommes confrontés, les gens ont la fâcheuse tendance à surestimer leurs besoins en vitesse Internet. Il n’est pas rare de voir des petites familles ou des gens seuls avoir des forfaits Internet d’une vitesse faramineuse. Des forfaits de 400, 500, 1000 voire 1500 Mb/s leur sont offerts «car c’est la promotion du moment». Ne vous faites pas avoir : le fournisseur veut inévitablement que vous vous habituiez à cette vitesse et veut créer un besoin pendant la période de la promotion. Ne vous inquiétez surtout pas; le FAI vous attend de pied ferme au renouvellement de votre entente avec fort probablement une hausse du prix pour votre forfait puisque vous n’êtes plus nouveau client. Or, vous vous serez habitué à cette vitesse et ce sera probablement son principal argument de vente lors du renouvellement de votre entente. Il essayera de vous convaincre que vous méritez une telle vitesse, que le nombre d’appareils présents sur votre réseau requiert une telle vitesse et que votre usage n’a probablement cessé de croître dans le courant de votre dernière entente, surtout avec le nouveau mode de vie en télétravail qu’a amené la pandémie. Une bonne partie de ces arguments ne sont que des techniques plus ou moins maladroites de vente des agents. De plus, les FAI publicisent énormément les hautes vitesses, car la marge de profit est largement plus intéressante sur les gros forfaits. Il est en effet bien plus avantageux pour les compagnies de télécommunications de proposer des forfaits onéreux qui rentabilisent beaucoup plus rapidement les dépenses faramineuses en infrastructure et à l’entretien de celle-ci au détriment de l’évaluation des besoins du client.
Le téléchargement
Évidemment, un couple ou une famille n’ont guère besoin de tant de vitesse pour se connecter à Internet.
Il est connu dans le monde des télécommunications que la vidéo est le média le plus lourd à supporter sur une connexion Internet. La vidéo, au contraire des données, ne peut pas attendre dans une file et être mise en priorité plus basse : elle doit être synchronisée avec le flux audio qu’on écoute et mise en tampon pour une période suffisamment longue afin de pallier aux phénomènes de gigue, de latence et de paquets perdus. L’audio qui accompagne la vidéo est également de plus en plus lourd, avec les normes Dolby supportant toujours plus de canaux et d’effets spéciaux. Selon Netflix, un flux 1080p requiert une connexion de 5 Mb/s alors qu’un flux 4K requiert 15 Mb/s au minimum, ce qui constitue toutes deux les limites inférieures nécessaires afin de profiter des services respectifs. Puisqu’il n’est pas rare qu’on surfe en même temps que d’écouter la télé, il faut compter un 10 Mb/s supplémentaire question d’être à l’aise.
L’audio, quant à lui, demande dans la plupart des cas peu de bande passante. La majorité des services d’écoute en continu (audio streaming) envoie les fichiers encodés avec un codec dit avec perte (lossy). Par exemple, en date de l’écriture de cet article, Spotify utilise le codec MP3 Ogg Vorbis 320 kb/s, ce qui constitue la meilleure qualité offerte par le service. Amazon Music utilise quant à lui le format FLAC (Free Lossless Audio Codec) qui utilise habituellement un débit binaire de 1411 kb/s pour un flux stéréo de qualité CD. Là où les chiffres se corsent est dans des services tels que Qobuz, Tidal ou Apple Music. Ces trois services supportent non seulement l’audio sans perte au format FLAC 16 bit / 44,1 kHz qui offre une qualité CD, mais offre également une qualité sonore dite Hi-Res ou haute résolution. Lorsque disponible, un morceau de 4 minutes encodé à l’aide du format ALAC (Apple Lossless Audio Codec) utilisant un taux d’échantillonnage de 24-bit et une fréquence d’échantillonnage de 192 kHz du service Apple Music pèse pas moins de 300 méga-octets, ce qui est considérable pour un fichier audio. Une connexion Internet suffisamment rapide de l’ordre de 25 Mb/s est nécessaire afin d’avoir une bonne expérience. Hormis ce cas particulier dans les tiers haut de gamme des applications d’écoute en continu, n’importe quelle connexion Internet de 10 Mb/s ou plus est largement suffisante, et ce même pour une utilisation en simultanée par quelques utilisateurs.
Finalement, l’usage qui requiert le moins de vitesse et qui est pourtant le plus commun est la navigation sur le web. Encore ici, une connexion de 10 Mb/s par utilisateur est généralement suffisante, et ce même si les sites web ont de plus en plus de contenu multimédia. La raison est simple : le site paie généralement pour la bande passante qu’il utilise. Il a donc tout à son avantage de compresser au maximum le contenu multimédia, ce qui réduira inévitablement ses dépenses. Les données sont compressées avant d’être envoyées sur le lien, puis décompressées par le navigateur de l’utilisateur. Cela réduit ainsi la quantité de données transférées mais également les besoins en vitesse de l’utilisateur.
Afin de déterminer le besoin réel en vitesse de connexion, une règle du pouce est de compter le nombre de télévisions que vous avez dans votre domicile et de multiplier ce nombre par 25 Mb/s.. À titre d’exemple, si l’on a qu’un seul téléviseur 4K et qu’on est qu’un couple de 2 adultes, il y a fort à parier qu’un simple forfait de 25-30 Mb/s soit largement nécessaires pour nos besoins de base.
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Les mégabits de plus du forfait que vous décidez de souscrire, c’est du surplus pour les téléchargements de fichiers. Si vous êtes un joueur, vous savez probablement que les mises à jour peuvent être très volumineuses. Un forfait Internet avec une vitesse plus grande diminuera le temps de téléchargement de ces mises à jour. À ce moment-là, il s’agit de votre tolérance vis-à-vis l’attente de la mise à jour. Bien souvent des forfaits de plusieurs centaines de mégabits par secondes sont inutiles puisqu’on utilise, l’énorme majorité du temps, qu’une fraction de ce débit total.
Finalement, un autre facteur important d’une connexion Internet est la latence de celle-ci. La latence est, par définition, le délai que prend une donnée pour être transférée d’un réseau à un autre. C’est une donnée qui s’exprime généralement en millièmes de secondes. Pour une connexion Internet, c’est un facteur qui, en dehors du cadre d’un jeu vidéo, a très peu d’importance et sera invisible à l’oeil nu dans un cadre de fonctionnement normal.
Le téléversement
Le téléversement est la portion souvent négligée des forfaits Internet. Toutefois, depuis l’avènement de la pandémie, c’est un facteur qui ne devrait pas l’être.
Encore ici, le barème se base sur la vidéo, mais cette fois-ci sur l’utilisation de ce média par les applications de vidéoconférence. Selon la populaire application Zoom, un flux 720p demande 2.6 Mb/s de vitesse de téléversement, alors qu’un flux HD 1080p requiert 3.8 Mb/s.
Si vous n’avez une famille avec des jeunes faisant l’école à la maison et que les parents sont eux aussi bien souvent en vidéoconférence, nul besoin de dire qu’un forfait Internet comprenant qu’un maigre 10 Mb/s de vitesse de téléversement peut rapidement être insuffisant. Ainsi, il faudra investir un montant supérieur afin de souscrire à un forfait comportant plus de vitesse de téléversement afin d’avoir une meilleure expérience lors des rencontres en vidéoconférences. Si vous êtes un joueur qui aimez également diffuser en continuent vos parties en 4K, il vous faudra également opter pour un meilleur forfait ayant au moins 20 à 30 Mb/s en téléversement.
Détails techniques
Le type de connexion
Au Québec, il existe principalement 3 médiums afin de se connecter à Internet :
- Satellite
- Câble coaxial
- Fibre optique
Satellite
Depuis peu, Starlink offre son service pour les latitudes couvrant le Québec. Ce médium est à privilégier seulement si ni le câble ni la fibre optique ne se rend à votre domicile et que la réception cellulaire est peu convaincante ou inexistante. Si toutes ces conditions sont respectées, un service Internet par satellite comme Starlink ou Xplornet est probablement pour vous. Les prix sont compétitifs et la technologie Starlink est la meilleure en opération à ce jour. La principale raison de ce favoritisme de Starlink réside en sa plus faible latence vu son déploiement en orbite basse. En effet, la constellation de satellites Starlink est déployée sur une orbite d’environ 550 kilomètres d’altitude alors que Xplornet utilise un satellite en orbite géostationnaire situé à 35 888 kilomètres d’altitude. Bien que le signal voyage à la vitesse de la lumière, inutile de dire que la latence sera supérieure dans le cas de Xplornet. La constellation de satellites Starlink est toujours en phase active de déploiement, avec plusieurs dizaines de satellites à chaque lancement à bord de la fusée SpaceX Falcon 9. Puisqu’il s’agit de satellites, la fiabilité et la performance de la connexion dépendent beaucoup des conditions atmosphériques locales où l’antenne Starlink est déployée. Elle est également dépendante des humeurs du Soleil, celui-ci pouvant affecter les satellites avec des éruptions solaires et ainsi causer la perte de satellites ou du moins l’interruption de la connectivité.
Paires torsadées (cuivre)
Les paires torsadées de cuivres sont synonymes des bons vieux fils de téléphones. On retrouve ces types de câbles pratiquement partout en Amérique du Nord à l’exception des nouveaux quartiers où la fibre optique et le câble coaxial y sont installés d’office. Non blindés, ils n’ont que le principe physique de torsades afin d’être résilients aux interférences électromagnétiques. Au Québec, Bell l’utilise encore dans certains vieux quartiers et sur l’île de Montréal afin d’offrir son service «Fibe FTTN» ou Fiber to the neighborhood. Il s’agit d’un type de déploiement où une fibre optique est installée jusqu’à une petite centrale de quartier, puis d’où des fils de cuivres repartent vers les domiciles. Ce type de connectivité est pratiquement désuète de nos jours et ne permet pas d’atteindre de très hautes vitesses. Il s’agit dans la plupart des cas pour Bell un moyen d’offrir son service en attendant le déploiement FTTH (Fiber to the home) dans le quartier résidentiel ou lorsque le déploiement FTTH ne s’avère pas ou très peu rentable.
Câble coaxial
Le câble coaxial en cuivre a été principalement implanté au Québec par Vidéotron à la fin des années 1990 et début des années 2000. Le câble coaxial est un fil robuste qui est composé d’un coeur en cuivre et isolé par une mince feuille de métal afin de prévenir les interférences dans le câble. Vidéotron utilise un réseau hybride où une fibre optique est acheminée au quartier et qui est ensuite multiplexé et converti en câble coaxial pour se rendre jusqu’au domicile. Ce type de réseau de distribution a l’avantage d’être moins dispendieux à déployer et permet de réutiliser les déploiements de câbles effectués dans les dernières décennies.
Malheureusement, bien qu’il soit blindé contre les interférences électromagnétiques, le câble coaxial est bien loin d’être immunisé contre ce type d’interférence. Il a tendance à capter le bruit électromagnétique ambiant, le rendant moins fiable que la fibre optique. Le câble utilise principalement le protocole Data Over Cable Service Interface Specification ou plus communément appelé DOCSIS dans les versions 3.0/3.1. Un modem câble certifié DOCSIS3.0 peut supporter théoriquement une vitesse de téléchargement de 1 Gb/s, alors qu’avec la version 3.1, cette vitesse théorique monte à 10 Gb/s. Toutefois, il ne va pas de même pour la vitesse de téléversement qui est moindre dans les deux cas, soit 200 Mb/s pour la version 3.0 et 1 à 2 Gb/s pour la version 3.1 du protocole. On dit donc que les connexions Internet utilisant le câble coaxial sont asymétriques.
Puisque le câble coaxial est sensible aux interférences, on privilégiera l’installation d’un petit filtre capacitif entre l’entrée coaxiale du réseau de distribution (last-mile) et le modem câble, ces derniers étant encore plus sensibles au bruit. Un parasurtenseur ou une batterie de secours (UPS) sont généralement équipés d’une entrée et sortie coaxiale afin de filtrer la connexion et assurent ainsi une meilleure fiabilité et une protection du modem. Finalement, le réseau de câble coaxial est généralement dit «hybride», c’est-à-dire qu’une fibre optique se rend d’une centrale de télécommunications vers un terminal de quartier, duquel partent ensuite des fils de cuivres. Cette infrastructure est généralement partagée entre plusieurs fournisseurs seconds et tiers, permettant une compétition plus féroce.
Fibre optique
La fibre optique est relativement nouvelle au Québec. La technologie a officiellement été mise en service en 2010. Elle est le résultat de l’investissement de plusieurs milliards de dollars de la part de Bell afin de déployer la technologie à la grandeur de la province de Québec et de l’Ontario. Encore aujourd’hui, après plus de 10 ans, plusieurs municipalités n’ont toujours pas reçu la visite de Bell afin d’installer la fibre optique dans leur quartier, et ce malgré les généreuses subventions gouvernementales dont Bell a bénéficié au fil des dernières années et dont elle bénéficie toujours. Cogeco et Telus sont également deux autres entreprises qui déploient activement la fibre optique, généralement dans les secteurs ruraux.
Il faut savoir que la fibre optique est un câble dont le coeur est une très mince et fragile fibre de verre. Son installation requiert une certaine expertise supérieure à une installation en cuivre et requiert, entre autres, des connaissances afin de performer des soudures de cette fibre de verre afin d’y relier les connecteurs nécessaires aux équipements. Le câble lui-même est plus coûteux à produire, rendant son déploiement plus long et plus coûteux.
Toutefois, la fibre optique est le médium de transmission par excellence à ce jour. Puisqu’il s’agit d’une technologie laser, il n’y a aucune interférence possible avec le bruit ambiant. Elle est également peu sensible à la distance parcourue entre l’utilisateur final et le terminal en raison qu’elle est insensible aux bruits et interférences électromagnétiques. La fibre optique est également sécuritaire puisqu’aucun équipement ne peut se connecter sur la fibre et «l’écouter» contrairement à un câble coaxial qui utilise un signal électrique. Puisque l’infrastructure est très récente, la fibre optique est généralement beaucoup moins propice aux fluctuations et à l’utilisation du réseau par d’autres utilisateurs. Finalement, la fibre optique est dite symétrique puisque les fournisseurs offrent la même vitesse en téléchargement qu’en téléversement. Ce n’est toutefois qu’une limite virtuelle. En date Q2 2022, les fournisseurs Internet québécois utilisant la fibre utilisent la technologie GPON qui permet 2.5 Gb/s en téléchargement et 1.25 Gb/s en téléversement. Bell est toutefois en train de moderniser ses équipements et déploie désormais le XGS-PON :
Lettre | Description |
---|---|
X | 10 |
G | Gigabit |
S | Symetrical |
P | Passive |
O | Optical |
N | Network |
Cela veut ainsi dire que, du moins pour Bell et Telus, le 10 Gb/s est à nos portes.
Comparaison
Facteur | Satellite | Paires torsadées | Câble coaxial | Fibre optique (FTTH) |
---|---|---|---|---|
Géographie | Rural, où ni le câble, ni la fibre optique ne s’y rend. | Régions éloignées où FTTH n’est pas encore déployé ou peu rentables à déployer. | Très répandu au Québec. Déployé pratiquement partout. | Offre limitée. Toujours en déploiement en fonction des analyses de rentabilité de Bell. |
Vitesse téléchargement | Dépends des conditions atmosphériques. Généralement entre 100 et 200 Mb/s. | ~15 à 100 Mb/s | 1 Gb/s DOCSIS 3.0 10 Gb/s DOCSIS 3.1 | La limite est fixée par la technologie de l’opérateur. Elle peut aller de 10 Gb/s à 40 Gb/s. |
Vitesse téléversement | Dépends des conditions atmosphériques. Généralement entre 10 et 100 Mb/s. | ~10 mbps | 200 Mb/s DOCSIS 3.0 1-2 Gb/s DOCSIS 3.1 | Identique à la vitesse de téléchargement. |
Latence (ping) | 🔴 | 🟠 | 🟡 | 🟢 |
Fiabilité | Dépends des conditions atmosphériques et éruptions solaires. Généralement bonne. | Infrastructure vieillissante de moins en moins fiable. | Bonne. | Meilleure. |
Opérateurs (Fournisseurs) au Québec | Space X (Starlink) | Bell (Virgin) | Vidéotron, Cogeco (et une multitude de tiers) | Bell, Telus, Cogeco |
Bien choisir son fournisseur d’accès
Malheureusement pour le consommateur québécois, il n’y a pas beaucoup de fournisseurs de service Internet se faisant une véritable libre compétition. Voici les principaux:
- Bell
- Vidéotron
- Telus
- Cogeco
Les autres fournisseurs sont des tiers utilisant les technologies de ces 4 principaux fournisseurs d’accès Internet. Parmi ceux-ci, il y a principalement deux catégories; les second-party et les third-party. Les second-party sont des filiales directes des fournisseurs principaux. Notons par exemple:
Opérateur | Filiale |
---|---|
Vidéotron | Fizz |
Bell | Virgin |
Ces fournisseurs utilisent directement l’infrastructure de leur compagnie mère respective.
Finalement, il y a les fournisseurs dits third -party. Ces fournisseurs comme Oxio, Bravo Telecom, VMedia, B2B2C, IVC Telecom utilisent principalement le réseau de câbles de Vidéotron afin d’offrir leurs services. Ces petits fournisseurs tiers louent généralement de la bande passante à Vidéotron qui, à son tour, leur permet d’utiliser son infrastructure. Le service après-vente et technique (y compris l’installation) ainsi que la facturation sont assurés par ces petits fournisseurs tiers. Attention toutefois : le trafic est parfois soumis à une politique de gestion du trafic (thottling) et la vitesse peut être abaissée pour certain type de trafic comme les partages de fichiers peer-to-peer. Les prix de ces fournisseurs s’équivalent très souvent à quelques dollars près puisqu’ils ne peuvent aller sous un certain seuil de rentabilité afin de repayer à l’opérateur leurs droits d’accès et la bande passante qu’ils consomment. Toutefois, Oxio se démarque particulièrement en fournissant de base un routeur Eero 6, un excellent appareil, contrairement aux autres où, la grande majorité du temps, le modem et routeur fourni sont de piètre qualité. Oxio se démarque également par sa grande transparence sur son prix ainsi que la possibilité de souscrire, à raison de 8 $ par mois, au gestionnaire de mots de passe 1Password, un service de VPN, un service de DDNS permettant de vous connecter à votre VPN et l’excellent antivirus Malwarebytes. Il s’agit de 4 excellents ajouts en termes de sécurité Internet qui peuvent satisfaire autant les néophytes en la matière que les utilisateurs plus sérieux.
Du côté de Bell, la compagnie mère et sa filiale Virgin ont l’exclusivité sur la fibre optique déployée au courant de la dernière décennie. Virgin offre une vitesse de 15, 25, 50 ou 100 Mb/s alors que Bell offre les vitesses 150, 300, 500, 1000, 1500 et bientôt 3000 Mb/s. Les deux utilisent exactement le même équipement, à savoir les Home Hub 3000 ou 4000. À notez que si la technologie Fiber-to-the Home (FTTH) n’est pas disponible, le service sera alors assuré par la très vieillissante technologie DSL qui utilise la paire de fils de cuivre torsadée, une technologie à proscrire aujourd’hui.
Telus et Cogeco se partagent quant à elles les campagnes et les villages ruraux. Pensons notamment à la présence de Telus dans les comtés de Portneuf ou de Sainte-Croix et Lotbinière. Telus utilise la même technologie de fibre optique FTTH que Bell.
Finalement, certains fournisseurs comme Virgin et Oxio proposent également une solution télévisuelle en flux continu (IPTV) si vous vous abonnez à leur forfait Internet. Il s’agit alors d’un point important lors du choix de votre fournisseur d’accès à Internet si une telle offre télévisuelle, généralement offerte à un prix largement inférieur aux forfaits télé Bell Fibe ou Vidéotron Hélix, vous intéresse.
Le choix de la connectivité
Parfois, certains foyers ont la possibilité d’avoir les 4 types de connectivités discutés précédemment : satellite, paire torsadée, câble coaxial et fibre optique. Dans quel ordre doit-on privilégier ces connectivités ?
Dans le cas de satellite, il est clair que c’est le choix de dernier recours. On devrait privilégier une connexion satellite seulement dans les endroits isolés en raison de son coût plus élevé et de sa latence moyenne également plus élevée.
Dans le cas de la paire torsadée, il s’agit d’une technologie en voie de disparition. En Europe, certains fournisseurs procèdent littéralement à la désinstallation pure et simple de l’équipement supportant ce type de médium, l’entretien et les coûts d’exploitation étant faramineux. Ce n’est donc qu’une question de temps avant de voir cette technologie disparaître à son tour en Amérique du Nord. Elle ne devrait être utilisée que pour des besoins de base de connectivité Internet haute vitesse.
Le câble et la fibre optique sont les deux médiums les plus férocement en compétition au Québec. La fibre optique devrait être privilégiée vu son infrastructure moderne, sa très faible latence et sa possibilité d’avoir un débit symétrique. Elle a également tendance à être plus stable dans les heures de pointe vu l’infrastructure plus récente. Au niveau de la fiabilité, les deux technologies se valent.
En résumé, si vous voulez une connexion d’une qualité supérieure, plus stable, à faible latence et généralement symétrique, c’est vers la fibre optique qu’il faut vous tourner lorsque la technologie FTTH est disponible à votre domicile. Pensez à Virgin qui offre des prix très compétitifs pour des vitesses de 100 Mb/s et moins. Si le FTTH n’est pas disponible, il faut privilégier une connexion Internet par câble. Pensez à Fizz qui offre d’excellents prix, ou Oxio si vous désirez payer un peu plus cher tout en bénéficiant d’un meilleur routeur..
Quelques bonnes affaires
25-30 mbps
Fournisseur | Opérateur | Type de connexion | Vitesse | Prix | Notes |
---|---|---|---|---|---|
Virgin Plus | Bell | Fibre optique FTTN ou FTTH | 25 mbps | 45$/mois | FTTH lorsque disponible |
Oricom | Vidéotron | Câble coaxial | 30 mbps | 45$/mois | |
Fizz | Vidéotron | Câble coaxial | 30 mbps | 48$/mois | |
Oxio | Vidéotron | Câble coaxial | 30 mbps | 50$/mois | Routeur Eero 6 |
Vidéotron | Vidéotron | Câble coaxial | 30 mbps | 50$/mois |
50-60 mbps
Fournisseur | Opérateur | Type de connexion | Vitesse | Prix | Notes |
---|---|---|---|---|---|
Virgin Plus | Bell | Fibre optique FTTN ou FTTH | 50 mbps | 50$/mois | FTTH lorsque disponible |
Oricom | Vidéotron | Câble coaxial | 60 mbps | 50$/mois | |
Bravo Telecom | Vidéotron | Câble coaxial | 60 mbps | 50$/mois | |
Fizz | Vidéotron | Câble coaxial | 60 mbps | 53$/mois | |
Oxio | Vidéotron | Câble coaxial | 60 mbps | 53$/mois | Routeur Eero 6 |
100-120 mbps
Fournisseur | Opérateur | Type de connexion | Vitesse | Prix | Notes |
---|---|---|---|---|---|
Virgin Plus | Bell | Fibre optique FTTN ou FTTH | 100 mbps | 55$/mois | FTTH lorsque disponible |
Bravo Telecom | Vidéotron | Câble coaxial | 120 mbps | 60$/mois | |
Fizz | Vidéotron | Câble coaxial | 120 mbps | 60$/mois | |
Oxio | Vidéotron | Câble coaxial | 120 mbps | 63$/mois | Routeur Eero 6 |
Oricom | Vidéotron | Câble coaxial | 100 mbps | 65$/mois |
Conclusion
Nous avons vu dans cet article les dessous des fournisseurs d’accès Internet. Si vous décidez d’aller avec les grands fournisseurs, à savoir Bell, Vidéotron, Telus ou Cogeco, rappelez-vous de bien négocier votre forfait périodiquement, chaque année. Si vous souhaitez économiser, Fizz, Oxio et Virgin, pour ne nommer qu’eux, sont d’excellents fournisseurs second et tiers. Si vous optez pour une connexion Internet sur le câble coaxial, magasinez votre fournisseur; tous ne sont pas égaux en termes de fiabilité, stabilité de la connexion et le service après-vente. Si vous le pouvez, investissez dans un bon équipement réseau. Un bon routeur muni d’un bon point d’accès sans fil, par exemple le Ubiquiti Unifi Dream Machine, améliorera d’une manière sans précédente les performances et la stabilité de votre réseau câblé et WiFi. Cet appareil permet également d’augmentant le niveau de sécurité de votre réseau avec un système de prévention des intrusions et des logiciels malveillants et permet également d’être étendu avec différents points d’accès sans-fil de la marque. Ce routeur permet également de surveiller les interférences captées par les points d’accès sans-fil du déploiement auquel il est relié ce qui lui permet de changer automatiquement de canal si celui-ci souffre d’interférence ou est surchargé en trafic. Cette caractéristique permet d’optimiser automatiquement les performances et la fiabilité du réseau sans-fil et la cohabitation sans soucis de plusieurs points d’accès dans une maison pour une meilleure couverture. Un tel routeur haut de gamme prosumer sera supporté pendant de nombreuses années et restera fiable tout au long de la durée de son déploiement. Les routeurs Eero sont également d’excellents produits pouvant être étendus avec plus de points d’accès dits «satellites» afin d’offrir une meilleure couverture. Finalement, les routeurs Asus et TP-Link, bien que cette dernière soit une compagnie chinoise, sont généralement de bons appareils autonomes ou maillés qui peuvent satisfaire la majorité des utilisateurs. Finalement, n’oubliez pas de bien évaluer vos besoins et ne vous faites pas avoir avec la vente incitative des fournisseurs. Restez camper sur votre position et vos besoins en vitesse. Vous économiserez beaucoup.
En terminant PlanHub est un outil très intéressant permettant de comparer les prix de plusieurs fournisseurs d’accès à Internet pour votre région. N’hésitez pas à l’utiliser afin de comparer les prix et de vous aider lors de votre processus de négociation avec votre fournisseur de télécommunications.